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Bertrand Delesne et Nils Palmieri : Sportifs avant tout ! - ©

Bertrand Delesne et Nils Palmieri : Sportifs avant tout !

Le 28 septembre 2015

La voile fait partie intégrante de la vie de Bertrand Delesne et Nils Palmieri, skippers du bateau TeamWork40 qui s’élancera du Havre le 25 octobre prochain pour prendre part à la Transat Jacques Vabre 2015. À un mois du départ, Bertrand et Nils évoquent leurs passions,  la notion de manque, les paysages marins … Une interview croisée pour les découvrir sous un autre angle, même si leurs objectifs sportifs à venir ne sont jamais bien loin de leur esprit.

 

Quelle est votre activité principale ?

Nils Palmieri : « Je suis avant tout un marin professionnel, cette année avec l’équipe Teamwork. Je suis présent sur le circuit suisse ‘Teamwork M2 Speed Tour’ où mon équipe est à un point du leader avant le dernier Grand Prix. A côté de cette partie voile, je travaille à temps partiel dans une entreprise qui vend toutes sortes d’articles de sport urbain. On est basé au Bouveret à l’extrémité du Lac Léman. »

Bertrand Delesne : « Tout comme Nils, je suis navigateur professionnel, mais la partie navigation n’est que la partie visible de l’iceberg car je gère tout le projet Teamwork40 : la logistique, la préparation en amont de la course, la planification des entraînements…C’est beaucoup de boulot. Du coup, naviguer en ce moment avec Nils, c’est un petit peu une récréation pour moi. Mais il ne faut bien évidemment pas perdre de vue nos objectifs et l’enjeu sportif qui se profile à l’horizon. »

 

En dehors de la voile, avez-vous d’autres passions ?

Bertrand Delesne : « Habitant en Bretagne au bord de l’eau , mon terrain de jeu est franchement tourné vers la mer et j’en suis très content. J’ai découvert récemment la planche à voile et ça me fait beaucoup ‘triper’ ! J’avais essayé quand j’étais petit, mais je n’aimais pas du tout. Suite à un chantage de Matthieu, un ami de mon club de voile, j’ai été forcé d’essayer ! Au final, je ne regrette pas du tout. La planche à voile, c’est fabuleux, on retrouve un peu les mêmes sensations de planning que sur un 6.50, on grée facilement et on est dans l’eau rapidement. C’est un sport très complet : on fait du gainage, de la musculation et en même temps on navigue. C’est le sport parfait ! J’aime aussi beaucoup le kayak de mer. J’en fais avec ma femme, même si c’est un peu plus compliqué maintenant avec notre fille. En quelques heures, tu as une bonne séance dans les pattes.  Sinon, quand j’ai du temps, mais je n’en ai plus depuis un moment, j’apprécie la mécanique et la moto. Ah et puis…. chez Teamwork, notre sponsor, il y a bien évidemment l’aspect montagne, alors j’ajouterai que je suis un pro de l’escalade. Je grimpe les faces nord des menhirs bretons. Ils font 2 mètres de haut ! »

Nils Palmieri : « Quand je ne navigue pas, j’aime bien aller en montagne. Il est vrai qu’en Suisse, le terrain de jeu est plus qu’adapté aux activités alpines. Je fais de l’alpinisme et de la grimpe en été et beaucoup de ski de randonnée en hiver. J’ai mon brevet de parapente et j’ai souvent mon parapente sur le dos quand je randonne. Je monte à pied l’été ou à ski l’hiver et je redescends en parapente ! Je trouve ce sport assez complémentaire avec la voile. On retrouve des sensations similaires, il faut étudier la météo pour trouver les meilleurs courants… C’est un bon entraînement. J’aime vraiment le sport sous toutes ses formes. J’adore courir, nager, faire du vélo. J’ai fait 3 années intensives de triathlon. Mais la montagne est devenue mon dada depuis quelques années en parallèle de la voile, même si, ces derniers temps, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour en profiter.

 

Qu’est-ce qui va vous manquer le plus pendant vos 3 semaines de mer sur la Transat Jacques Vabre ?

Nils Palmieri : « Ce qui va me manquer ? C’est ma vie sociale, évidemment, ma famille et mes amis. Les paysages suisses vont aussi beaucoup me manquer. Après je me réjouis de ce qui nous attend. On a vu les images de la Transat Jacques Vabre 2013 lors de la conférence de presse, ça prend aux tripes. J’ai hâte de vivre cette aventure et de la vivre à deux, de la partager. On va pouvoir attaquer, naviguer à 100% du potentiel du bateau… »

Bertrand Delesne : « Quand on aime naviguer, on vit constamment dans le manque. Il faudrait faire une analyse psychologique ! Quand on est à la maison et qu’on a une vie complètement rangée, on ne rêve que de faire des bords et d’en prendre plein la figure. Et quand on est en bateau, on rêve du contraire : pouvoir tourner un robinet pour avoir de l’eau potable qui coule directement, trouver à manger en ouvrant simplement la porte de son frigo, pouvoir dormir dans un lit, être avec ses proches et les gens qu’on aime bien. En fait, on est d’éternels frustrés ! »

 

Et toute cette eau pendant 3 semaines sur l’atlantique, on ne s’en lasse pas ?

Nils Palmieri : «  la mer ça change tout le temps, ce n’est pas monotone. Par rapport à ce que les gens pensent tu n’as jamais le même paysage. La lumière n’est jamais identique, les nuages ne sont jamais les mêmes, tu vois beaucoup d’animaux, les couleurs changent tout le temps, le vent modèle le décor…. En revanche, mes  paysages de montagne vont me manquer. C’est mon côté très Suisse, les montagnes, la verdure… »

Bertrand Delesne : « Les paysages en mer, ce sont les nuages qui leur donnent le ton. Ce sont eux qui donnent du relief et une dimension unique. Mais c’est vrai qu’après plusieurs semaines en mer, on a besoin d’autres choses. Plusieurs fois, après les mini-transats auxquelles j’ai participé, on s’est retrouvé avec plusieurs copains, à prendre des minibus pour aller à la campagne ou à la montagne, parce qu’on avait besoin de vert et d’être dans un environnement différent.  Quand tu as vu de l’eau tous les jours, même la plage ça ne t’intéresse pas. »

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