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Sophie Lavaud ne montera pas au sommet du Dhaulagari en 2018 - ©

Sophie Lavaud ne montera pas au sommet du Dhaulagari en 2018

Le 15 octobre 2018

Partie début septembre au Népal avec pour objectif de gravir le Dhaulagari (8 167 m, 7ème plus haut sommet du monde), Sophie Lavaud a dû malheureusement renoncer au dernier objectif de sa saison 2018. Cette année aura cependant marqué par une nouvelle ascension à plus de 8000 m pour l’alpiniste soutenue par TeamWork avec son beau succès au sommet du K2 (8 611m) en juillet dernière, son 8ème sommet à plus de 8000.

Retour sur ce voyage au cœur de l’Himalaya avec les différents récits de Sophie.

12 septembre 2018

« Nous sommes partis ce lundi de Pokhara en jeep pour rejoindre Marpha par de petites routes sinueuses, et  hier mardi, sur le trajet, nous avons fait étape à Dana. Malheureusment, impossible d’atteindre Marpha : la route était coupée suite à un éboulement !! Nous avons attendu qu’un bulldozer refasse le lit de la rivière. 12 h de jeep pour environ 70 km… On s’est dit qu’on allait démarrer le trek un jour plus tard si tout va bien 🙂 Vive le Népal !! Nous avons pu finalement rallier Marpha. 4h pour faire 35 km ! On s’améliore 🙂
Arrivés sous la pluie et le vent au 1er camp, Yak Karkha, à 4182 m. On s’est pris 1500 de dénivelé dans les pattes :))
Il fait super chaud donc pénible et maintenant c’est plutôt le froid qui l’emporte.
Encore une bonne petite journée : 6h30 de marche pour 1550 m de dénivelé avec un passage de col (le Dhampus Pass) à 5200 m, le tout sous la pluie/neige et le vent 🙁
Nous prévoyons demain de franchir le « French Pass » pour atteindre le camp de base. »

 

 

 

 

21 septembre 2018

« Le Mustang, une région dans laquelle je n’étais encore jamais venue. J’ai adoré Marpha, j’ai adoré le petit trek de 3 jours pour atteindre le camp de base du Dhaulagiri qui n’est pas facile du tout. On est propulsé à 5200 en deux jours avec la deuxième nuit à 5000. Une journée sous la pluie nous a empêché de voir le paysage mais nous avons été récompensés le 3ème jour avec un temps magnifique pour le passage du French Pass à 5350 m avec une vue géniale sur le Dhaulagiri. Puis redescente jusqu’au camp de base.
8 jours déjà que nous sommes arrivés au camp de base. Le reste de l’équipe est arrivé petit à petit, dont Carlos Soria, à 79 ans dans une forme exceptionnelle, tente le Dhaulagiri pour la 9ème fois, une vraie leçon de persévérance ! J’ai également retrouvé Sergey et Herbert qui étaient avec moi au Kangchenjunga ce printemps et Dawa Sangay qui était au K2 et avec qui je partage cette expédition. Le temps est globalement moche mais une belle éclaircie de deux jours nous a permis de monter au camp 1. Ce camp est très loin et difficile d’accès. Avec Sangay il nous a fallu 8 heures pour l’atteindre et avaler les 1300 mètres de dénivelé sur un glacier gigantesque et chaotique. Merci à l’équipe Kobler qui a ouvert la voie quelques jours avant.
Le lendemain, nous avons fait une incursion jusqu’à 6000 mètres avant de redescendre au camp de base.
Ce matin, depuis que j’écris ce texte, j’ai dû déjà déneiger ma tente deux fois !! C’est dire les conditions !… Programme restreint pour les prochains jours, le temps que cette météo veuille bien changer ! »

 

 

 

30 septembre 2018

« N’ayant pas de lama sur le camp de base, notre puja cérémonie a été très simple avec un bref rituel et les drapeaux de prière. Une cérémonie d’autant plus sobre après le décès du jeune Dawa sherpa, 22 ans, pris dans une plaque au-dessus du camp 2 le 19 septembre.  Même si l’esprit de fête bien-sûr n’était pas présent, ce fatalisme culturel atténue les souffrances et en quelque sorte quoi qu’il arrive, la vie continue.

Nous avons donc continué et après plusieurs jours de neige, un créneau météo nous a permis d’envisager une rotation, voire un summit push…

La montée au Camp 1 a à nouveau été longue et pénible avec cette neige fraîche, plus de 9 heures cette fois-ci ; sans parler de la montée au Camp 2 à 6550 m le lendemain dans un bon 40 cm de neige fraîche jusqu’au petit éperon situé en dessous de la grande arrête qui mène au Camp 3. Météo parfaite, au petit matin, notre équipe sherpa avec celle de Kari Kobler a prévu de fixer le Camp 3 et nous devions suivre le lendemain. Malheureusement au bout de 3 heures, les 8 sherpas ont fait demi-tour, les conditions étant trop dangereuses. « Essayé pas pu » comme on dit et sans aucun doute, le souvenir de Dawa encore trop présent. De retour à la tente, avec Sangay, nous décidons de redescendre au camp de base dans la foulée. J’adore ces retours au camp de base, c’est toujours un peu comme un retour à la maison. Même si la température est en dessous de zéro, même si la seule toilette est avec des lingettes, même si on s’éloigne à nouveau du sommet, il y a ce sentiment de « confort » et de sécurité que j’apprécie tellement, sans compter la bonne nourriture préparée par Rinji et son équipe.

Il nous reste maintenant à attendre un nouveau créneau météo et tout recommencer…  »

 

 

9 octobre 2018

« Les vents en ont décidé autrement…

De retour à Kathmandu, c’est toujours frustrant de devoir renoncer à un sommet pour une raison que vous ne maîtrisez pas.

Comme le tremblement de terre en 2015, l’avalanche en 2016, cette année ce sont les vents et plus particulièrement le jet stream qui s’est invité un peu trop top. Soufflant à plus de 60 km/h, impossible de tenter un sommet dans ces conditions et aucune baisse n’était prévue pour ces prochaines semaines.

Nous avons donc renoncé à ce Dhaulagiri et nous sommes rentrés à pied, d’une traite du camp de base à Marpha. Une « petite » journée de marche de 11 heures avec un dénivelé de + 1200 m et – 3000 m sur une distance d’environ 50 km…  Aie, ouille, j’ai mal partout !…

Puis de Marpha, il faut encore 11 heures de jeep pour rejoindre Pokhara et un vol intérieur pour Kathmandu… et bientôt le retour à Genève ! »

 

Rendez-vous en 2019 pour de nouvelles aventures himalayennes.

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