Bertrand Delesne et Nils Palmieri, à la barre de TeamWork40, sont arrivés à Itajai (Brésil) samedi 21 novembre 2015 à 11h55 (heure française) après 26 jours 22 heures 25 minutes et 45 secondes passés en mer. TeamWork40 accroche une belle 5ème place au classement des Class40.

Quelle fut longue, mouvementée et exigeante la route pour arriver à bout de cette 12ème Transat Jacques Vabre ! Il aura fallu être à 100% jusqu’à l’arrivée à Itajai avec une dernière nuit en mer au reaching dans un vent de 35 nœuds.

Une route sans répit
Les skippers avaient été prévenus que le début de course serait difficile avec des montagnes de vagues à braver au menu des premiers jours. Et ce fut le cas ! Tous les bateaux partirent au combat avec un seul objectif : affronter les dépressions les unes après les autres pour rejoindre l’anticyclone des Açores et sortir au plus vite de ce régime dépressionnaire très éprouvant. Les options choisies par Bertrand et Nils furent payantes et leur ont permis de rester au contact des premiers jusqu’au sud de Madère.
Au large des Canaries, TeamWork40 s’est fait prendre au piège d’une dorsale et a vu filer ses concurrents directs. L’écart avec Carac Advanced Energies (Louis Duc – Christophe Lebas) qui n’était que de 30 milles avant la fermeture du passage à niveau s’est creusé pour atteindre 150 milles à la sortie de cette dorsale.

Un Pot au Noir fidèle à lui-même
L’arrêt forcé de Thibaut Vauchel-Camus et Victorien Erussard (Solidaires en Peloton ARSEP) a permis à TeamWork40 de reprendre la 4ème place avant l’entrée dans le Pot au Noir, zone intertropicale de convergence que les marins craignent pour son système météo incertain. Dans cette zone d’instabilité, les bateaux peuvent être confrontés à de gros coups de vent et des orages violents ou s’engluer dans des zones de calme plat. TeamWork40 s’est retrouvé dans une zone de molle avec une vitesse moyenne de 3 nœuds seulement pendant plusieurs heures et ainsi laisser le champ libre à Solidaires en Peloton ARSEP pour reprendre la 4ème place.
Une fois sortie du Pot au Noir, TeamWork40 atteignait Recife, au nord du Brésil, et glissait avec plaisir le long des côtes brésiliennes sans toutefois pouvoir rattraper Thibaut et Victorien.

Une belle réussite sportive !
C’est après 26 jours de course que Bertrand et Nils sont arrivés à Itajai pour prendre une jolie 5ème place dans la catégorie des Class40. La Transat Jacques Vabre 2015 restera une belle réussite sportive pour les deux skippers de TeamWork40 au vu des grosses conditions de mer rencontrées sur certaines portions de la route et de l’exigence du parcours.

Ils ont dit :

Bertrand Delesne : « C’était humainement très riche ! »
« On a vécu un truc de fou. C’était un sacré long périple, un vrai marathon. On aurait aimé faire mieux. On a le sentiment d’avoir manqué un peu de réussite dans les parties cruciales de la course, ce qui nous a empêchés d’accéder au podium. Mais en même temps, c’est encourageant car on peut se dire qu’on a progressé pendant la course. C’est un dosage à trouver, une expérience. Quand on voit cette classe là, ce n’est pas comme sur la mini où les gens viennent une fois, restent deux ans et puis repartent. Là, tu as quand même des gars solides, comme dans la classe Figaro, tu as des gens qui perdurent. Mine de rien c’est un sacré niveau, quand tu vois des mecs comme Louis Duc qui sont là-dedans depuis presque 8 ans je crois et qui arrivent à faire des supers nav et qui dosent le truc comme il faut. C’est motivant de courir avec des gens comme ça ! Je suis content d’être là, En class40 il y a quand même pas mal de bateaux qui finissent, mais en Imoca, ça a été l’hécatombe, Il y a eu des grosses conditions au départ, l’épreuve sportive, c’était déjà d’arriver à Itajai. On a vécu des choses fortes avec Nils. C’était humainement très riche. L’atmosphère à bord était sympa et on a vraiment appris à se découvrir au fur et à mesure. »

Nils Palmieri : « C’était long, mais on avait le bon rythme avec Bertrand ! »
« Mon sentiment à l’arrivée : je suis hyper content vu que c’était ma 1ère transat en compétition, je suis également très content du résultat que l’on fait au vu des circonstances de course. Au final, toutes catégories confondues, il n’y a que la moitié des bateaux qui finissent. Et dans ceux qui finissent, la moitié ont dû faire escale ou bricoler sur le bateau pour réparer les voiles. Quand tu vois les bateaux à l’arrivée, ça ressemble à un cimetière, c’est impressionnant ! Je suis heureux d’avoir vécu cette aventure avec Bertrand et je pense que c’est réciproque. Il est très facile à vivre en mer. On était complémentaire sur pas mal de choses. Après mettre quelqu’un comme Bertrand qui n’a fait que du solitaire avec quelqu’un comme moi qui n’a que l’expérience de la régate en équipage, ça demanderait plusieurs compétitions et de l’entraînement pour trouver le mode de fonctionnement le plus efficace possible. Je n’avais jamais passé autant de temps en mer. C’était long ! Mais on avait le bon rythme avec Bertrand, on aurait encore pu passer du temps en mer. C’était pas mal la Caipi à l’arrivée. On a aussi pu manger des fruits, des légumes, de la salade, ça m’a fait tellement de bien. Car là depuis quelques jours, on ne mangeait que des machins de cosmonautes ! »

Les chiffres de TeamWork40 sur la Transat Jacques Vabre 2015
• 5ème de la Transat Jacques Vabre, catégorie Class40.
• Arrivée à Itajaï : samedi 21 novembre 2015 à 11 heures 55 minutes et 45 secondes (heure française)
• Temps passé en mer : 26 jours, 22 heures, 25 minutes et 45 secondes.
• Distance parcourue : 6091 milles
• Vitesse moyenne : 9,42 nœuds
• Écart au premier : 2 jours 14 heures 15 minutes et 36 secondes.

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